Fédération agrée ou dojo traditionnel.

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Fédération et tradition

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                 aï –
Bu-do (voie pour arrêter l'épée)
Fédération et tradition
 

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Sommaire
  1. Introduction
  2. Modèle traditionnel
  3. Modèle fédéral typique
  4. Histoire d’un rêve à Bizan
  5. TABLEAU COMPARATIF DES modèles TRADITIONNEL ET FEDERAl
  6. Conclusion
   
   
   
   
   
   
   

 

 
Sous l’effet de l’entropie, tout système, au bout d’un certain temps, fait l’inverse de ce pour quoi il est créé.
Avec le temps, tout poste sera occupé par les épaves du système, incapables d’en assumer la responsabilité.
    Principe de Peter

 

1. Introduction
 

Pourquoi engager une approche comparative des modèles traditionnel et fédéraux ?
Une structure est très importante : elle conditionne l’intelligence du milieu. Si elle est inadaptée à une pratique, elle ne peut que la pervertir, la transformer en autre chose.

C’est ce que nous enseigne l'aïkido. La technique

  • la structure
  • n’est pas importante.

C’est notre langage, notre moyen d’expression, notre outil ; pourtant, si elle n’est pas correcte, nous ne ferons rien de bon. Il en est de même pour l'ébéniste qui, en se servant de ses outils

  • de sa technique
  • utilise une procédure d’exécution, un mode opératoire adapté
  • une structure
  • pour fabriquer une oeuvre d’art.

On peut toujours, avec les meilleurs outils, les meilleures techniques du monde, chercher à construire un immeuble en commençant par le toit : ce sera un échec. L'aïkido n’échappe pas à cette règle.

La structure

  • fédérale
  • inadaptée déforme les outils en les normalisant, en les imposant, en les modifiant au gré des luttes d'influence et les rend moins performants.

Les pratiquants, empêtrés dans les problèmes ainsi générés, finissent par épuiser leur énergie sur les outils, la démarche, et perdent rapidement de vue l’objectif, à savoir que l'aïkido est un art, et qu'un art permet l'expression du caractère propre et unique de chaque pratiquant.
Pour faire prendre conscience de ce qui est aujourd'hui un problème mettant en jeu, il est crucial de le comprendre, la pérennité de l'aïkido qui, si l'on n'y prend garde, finira par disparaître bel et bien, nous avons mis en regard dans cet ouvrage l'organisation d'un dojo traditionnel, que beaucoup trop de pratiquants méconnaissent, et celle d'une structure fédérale, que beaucoup, par ignorance ou par manque de repère, considèrent comme la seule que l'Occident puisse connaître.

   
  5. TABLEAU COMPARATIF DES MODELES TRADITIONNEL ET FEDERAL
         
   
Modèle Traditionnel
Modèle Fédéral
         
    1. Un maître, un dojo   1. Une fédération, des administrés, des clubs
    Le professeur est le maître :
  • de sa discipline
  • de sa pratique
  • de son enseignement

 

  Les techniciens sont assujettis à leurs clubs et à la structure fédérale.
  • Le club est une entité anonyme impersonnelle.
  • Le professeur est employé par ses élèves, voire par des gens qui ne pratiquent pas l'aïkido.
  • Il est un sujet fédéral soumis.
    Il n'est pas libre de son enseignement : la méthode
  • Les techniciens sont assujettis à leurs clubs et à la structure fédérale.
  • Le club est une entité anonyme impersonnelle.
  • Le professeur est employé par ses élèves, voire par des gens qui ne pratiquent pas l'aïkido.
  • Il est un sujet fédéral soumis.
  • Il n'est pas libre de son enseignement : la méthode nationale (!) lui est imposée.
   
   
   
   
   
   
   
   
     
         
   

Au service de personne, sinon de son art, le maître est libre. Sa qualité, la qualité de ses élèves, sont les seuls témoins de sa compétence.

L'arbre ne se juge qu'à ses fruits !

On fait de l'aïkido avec un professeur d'aïkido, pas avec une structure !

 

 
  • Le professeur fédéral met ses titres en avant, la fédération (répétons-le : les administratifs ne connaissent rien de l'aïkido) imposent les techniciens qu'ils choisissent pour leur niveau de soumission au système.
  • Fatalité historique, décision ministérielle, spécificité française, sont autant de faux prétextes souvent argués pour accepter l'inacceptable.
  • Un technicien qui n'obéit pas à la règle fédérale est immédiatement déchu, devenant brusquement incompétent !
       
         
         
    Relation de maître à disciple traditionnelle : on ne peut pas espérer atteindre un haut niveau en étant en désaccord avec son professeur.   La relation de maître à disciple n'existe pas. Seule la soumission à la loi fédérale est évaluée.
       
       
         
         
   

L'aïkido n'ayant rien à voir avec la politique, les administratifs sont inexistants.

 

 

  Les politiques peuvent s'emparer de titres et de grades de techniciens, qu'ils ont le pouvoir de décerner. Il est vrai que, lors des stages, ils s'entraînent de longues heures au bord du tatami à remplir des papiers en tous genres.
Ils rendent la participation à leurs stages obligatoire : l'obligation est la preuve de l'harmonie parfaite du politique et du technicien. Une réelle compétence n'est donc plus nécessaire.
     
     
         
   

A tout moment, l'élève peut, sur ordre du maître, quitter le dojo, pour des raisons qui sont appréciées par le maître seul.

 

 

 

 

 

 

 

 

C'est le professeur qui peut être amené à quitter le dojo à tout moment, sur ordre du bureau ou de la fédération.

Des élèves qui ne pratiquent plus depuis des lustres renvoient le maître !

D'obscurs pratiquants parviennent ainsi à se hisser avec le temps aux plus hauts postes de responsabilité fédérale, et ce sont eux qui font la pluie et le beau temps de l'aïkido, qui dirigent les choix techniques ! C'est le principe de Peter : toute hiérarchie retrouve au bout d'un certain temps à sa tête les épaves du système.

L'élève est en outre un pratiquant affilié : il ne peut ni être renvoyé, ni même être sélectionné au départ. Une fédération habilitée représente l'Etat devant qui tous les citoyens sont à égalité : elle n'a donc pas le droit de refuser une licence.
   
     
     
         
         
         
    La pratique est exaltante, puisqu'elle est le fruit du libre choix de chacun. Aucune démarche n'est considérée comme meilleure qu'une autre, tout n'est qu'affaire de point de vue.   La pratique devient insipide et ne satisfait personne. Donc, on réglemente, on sanctionne, on impose des enseignants dont aucun pratiquant ne voudrait s'il était libre de ses choix. La technique officielle est le fruit figé des tendances ministérielles qui vont vers la réunification des courants opposés. D'un point de vue naïf, l'idée est jolie, mais elle est absurde d'un point de vue martial, et ridicule au plan philosophique : la pensée unique n'est jamais la plus élevée.
   
   
     
     
     
         
    2. La liberté   2. La méthode officielle
   

Pas de norme, pas de méthode : cela signifierait que l'on sait tout, que l'on a fait le tour de la discipline.

Que l'aikido n'est pas un art .

Pas plus qu'il y a des normes en peinture en musique il n'y a de norme en aikido.

 

La norme est obligatoire (méthode nationale).

C'est une obligation sportive

       
       
       
       
       
         
   

L'enseignement traditionnel permet l'apprentissage sur mesure, il sollicite en permanence le génie de chacun. Il vise à la liberté et à former des hommes autonomes, libres. Si tu vois un maître, coupe-lui la tête, dit un enseignement Zen, tu es ton propre maître.

 

 

  Pas de maître (sinon exotique et ponctuel pour garder un peu de crédit ), d'homme extraordinaire, mais la grisaille normative. Toute individualité est un danger pour l'administration. La seule évolution possible est un compromis entre plusieurs fédérations. Ces comportements aberrants nous paraissent pourtant normaux. Ainsi Laborit pose-t-il la question : quand peut-on dire que nous avons un acte d'homme libre qui ne soit pas induit par une morale, une société, une religion ?
       
       
         
         
    Aucune garantie de qualité du professeur. C'est le prix à payer de l'authenticité, qui n'est pas quantifiable. Évidemment, les fédéraux s'emparent de l'argument pour dire que leur système est le moins pire. Quelle incompréhension grossière ! O Sensei le fondateur de l'aikido était-il gradé par l'Etat français, par l'Etat belge... ?  

L'illusion consiste à croire qu'une fédération est la garantie d'un enseignement de qualité, formant des professeurs de qualité. Qu'elle évite la prolifération des charlatans, ce qui est absurde.